Les femmes et les enfants d’abord

Les femmes et les enfants d’abord

©photos Darek Szuster -L’alsace

Face à l’exode

Une expression connue de tous qui nous glace quand nous l’entendons. Nous avons toutes et tous nos références par rapport à elle. Tantôt obsolète, tantôt d’actualité.  Aujourd’hui encore, elle ressort en situation tragique, en situation de guerre.  

Ce matin, je l’ai entendu et elle résonne. Depuis quelques années, nous avons l’impression de vivre des séquences hors réalité. D’abord, cette pandémie puis maintenant une autre guerre : une guerre de sang, de territoires, de peurs.  

De par notre passé de militaires, nous avons en effet un rapport particulier avec ce mot car nous savons ce qu’il engage, le poids qu’il porte et les dégâts qu’il engendre. Mais cette expression donne le ton. Alors, j’ai décidé ce jour de la poser par écrit et de faire quelques recherches.  

Selon Wikipédia, Les femmes et les enfants d’abord est une pratique chevaleresque, une coutume ou un protocole qui consiste, lors d’une menace mortelle (typiquement lors d’un naufrage) à sauver, avant les hommes, femmes et enfants en priorité.  

Bien sûr, je suis tombée sur cette dualité homme-femme mais, ce jour, ce n’est pas le sujet. C’est l’écho qu’elle renvoie.  

« La guerre ce n’est plus que dans les livres », maman. 

© BPK, Berlin, Dist RMN-Grand Palais – image BPK

Ces images qui circulent et qui nous renvoient à notre histoire :  l’exode de nos parents, grands-parents. Nous pensions que cette dernière était inscrite dans les livres et qu’elle s’y figerait. Or, il n’en est rien. L’écho a été immédiat tellement le souvenir est présent et la cicatrise visible, sensible… éternellement. Cependant, aujourd’hui, nous pouvons être fier.e.s. de cette capacité incroyable de rebondir face aux situations difficiles. Nous donnons du sens à la solidarité, à l’aide, au secours, à la survie.  

©photos Darek Szuster -L’alsace-

Ces visages d’hommes, de femmes, d’enfants me figent. Certes, ce sont les femmes et les enfants d’abord mais ce sont aussi des pères, des hommes abandonnés, sacrifiés, seuls face au combat. Tout le monde est transi de peurs, animé par la force de survivre déchiré par la séparation ultime. 

©images réseaux sociaux

Voici notre nouveau quotidien face aux combats, un autre genre, celui que nous avions pensé impensable en 2022. Nous les enchaînons… Alors aujourd’hui, je vous partage ces images et je garde celle de mes enfants face à cette actualité : visage fermé, regards larmoyants, mains serrées. Ces images qui reflètent l’idée que, eux aussi, ils pourraient perdre leur famille. Je n’ai pas observé le mien et me force de garder le sourire, de trouver le mot juste pour mes enfants, mes proches, mes consultants. Oui je limite les canaux de diffusion cependant la réalité demeure. Nous sommes bien en guerre et, à notre tour, écrivons un autre chapitre de notre histoire.

Depuis, chaque soir, je prends encore plus de temps à serrer mes enfants contre mon cœur de maman et de créer des moments bulles, des moments à nous. Égoïstement, je me nourris de cet amour et de cette solidarité tout en savourant à chaque instant le privilège que nous avons de les vivre dans le confort, ensemble.

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