Le télétravail

Le télétravail

La situation est inusuelle et chacun s’adapte

…au mieux

La pratique du télétravail a explosé en France et concerne désormais un actif sur cinq selon une enquête ODOXA-Adviso Patners. D’après cette enquête, 20% des actifs pratiquent le télétravail à plein temps, et 4% alternent entre télétravail et présence sur leur lieu de travail habituel. Cependant le télétravail d’aujourd’hui, c’est jongler avec une connexion internet capricieuse, les coups de fil très nombreux, et l’impact sur la vie personnelle.

Des salariés y étaient préparés, d’autres pas du tout. De nombreux managers ont dû diriger leurs équipes à distance et ce, bien souvent, pour la première fois car certaines entreprises ont dû « improviser le télétravail » … c’est pour dire😅

En 2019, le bureau s’est dématérialisé et les salariés apprécient. Besoin de concentration, d’éviter les transports…C’est un confort qui dégage du temps au salarié pour mener à bien ses projets personnels au sein du groupe dans son environnement personnel tout en supprimant le temps de trajet.

En 2020, il s’est imposé à nous ! Nous avons dû passer le cap sans préparation pour certain. Il n’était plus question de faire un test ou d’être super-impliqué(e) au bureau pour en avoir recours. Certaines entreprises sont parties de zéro pour permettre à 900 personnes de faire du télétravail du jour au lendemain.

Néanmoins, ne mélangeons pas travail chez soi forcé , que certains d’entre nous vivent en ce moment dans le cadre du confinement, et télétravail.
Les bénéfices du télétravail sont multiples, que ce soit pour le salarié, ses collègues ou son entreprise. Pour un télétravailleur, cela signifie du bien-être supplémentaire. Il dispose de plus de temps, de davantage de calme, il peut être plus concentré. En revanche, au-delà de deux jours par semaine, et de 30 % de l’activité de l’équipe, les bénéfices du télétravail sont perdus. Au-delà de ces seuils, un risque d’isolement s’observe voire même une baisse de motivation.

Aujourd’hui, cette donnée a toute son importance car ce qui se met en place n’est pas du télétravail car le fondement de celui-ci (rappelons-le🤔) est le volontariat.
Normalement, cela se prépare des mois à l’avance, notamment pour avoir le temps d’avoir des outils adaptés, pour préparer son espace de travail à la maison, pour organiser l’équipe… Autant de choses que l’urgence de la situation empêche de faire. Actuellement, beaucoup de personnes ne peuvent pas s’isoler pour travailler correctement, et sont contraintes de « bricoler » avec leurs outils personnels.

Le confinement a bouleversé les habitudes des salariés, nouveaux ou anciens adeptes du télétravail, dans ce contexte inédit et anxiogène. Notre mode de communication doit s’adapter : « Il faut être très précis dans ses mails et surtout essayer d’être efficace », vous diront certains. « Ça été le baptême du feu avec les enfants à la maison, il a fallu s’organiser »… vous diront d’autres.

« Dans sa maison avec jardin, il a fallu organiser l’espace de travail de chacun. On a testé plusieurs techniques. Je le vis plutôt bien car j’ai l’habitude de travailler à distance et mon lieu de vie se prête très bien à l’exercice », se réjouit Marie, maman de 3 enfants. « On aménage des moments où ils sont en autonomie et des moments de partage. C’est plutôt serein ».

Télétravailleur aguerri, Emmanuel a vu le confinement signer la fin d’un nomadisme appréciable. Souvent en déplacement pour son poste de secrétaire général en Pays de la Loire, en temps normal, il ne passe que deux jours par semaine au bureau et télétravaille chez lui, dans le train, chez un adhérent ou même au bistrot.

« Les deux premières semaines, c’était la folie, avec le stress qui se rajoutait. J’avais du mal à séparer le travail et la vie personnelle. Je travaillais beaucoup plus, avec des appels tout le temps. Les gens avaient besoin de contacts ». Dans son appartement parisien, Sophie télétravaille debout, l’ordinateur posé sur le plan de travail de la cuisine. « C’est ce que j’ai trouvé de mieux. Sinon, j’ai mal au dos, l’impression de ne pas être alerte. » »On s’est adapté. Des outils informatiques pas forcément nécessaires quand on pouvait se parler de bureau à bureau trouvent leur utilité à distance pour maintenir le lien social. »

Cadre, Jeanne n’est pas une novice en télétravail : elle y recourt depuis onze ans, un jour ou deux par semaine. Avec le confinement, « la différence, c’est que toute la famille télétravaille en même temps, mon mari, mes enfants et moi. La difficulté, c’est plutôt d’avoir les enfants (âgés de 10 et 7 ans) mais ils comprennent bien le besoin de silence », raconte-t-elle.

Cette nouvelle façon de travailler révèle un autre point important :
« un fossé se creuse entre les impatients et ceux qui vont moins vite, sans compter ceux qui travaillent en horaires décalés pour avoir une bonne connexion ».

Autre défi pour les services informatiques en rendant, dans un temps très très courts, les salariés plus autonomes.
« Du jour au lendemain, certains se retrouvent seuls devant leur ordinateur, au pied lever et il nous faut les conseiller, les soutenir… c’est une charge mentale qui augmente aussi »

En effet, comme le souligne Bernard Astruc, psychiatre, : « Sans les bons outils et s’il est mal préparé, le télétravail est compliqué »

Pas synonyme de bien-être… tout ça !

Nettement moins développée avant la crise sanitaire, la pratique du télétravail explose, note Gaël Sliman de l’institut Odoxa.

Un télétravail cloîtré n’est pas forcément synonyme de bien-être lorsque vous êtes confiné dans un appartement de 50 m2 au cœur d’une grande métropole, relève certains experts en qualité au travail.

Aujourd’hui, nous sommes face un télétravail contraint et dégradé, parfois expérimenté pour la toute première fois où beaucoup doivent concilier ce mode de travail avec la garde d’enfants ou de proches plus âgés.

Certaines entreprises tout comme certains salariés s’aperçoivent donc aujourd’hui que le télétravail est possible avec des outils adaptés et sécurisés.
Tout comme il s’avère nécessaire de bien réfléchir avant de décréter que tel poste est – ou non – télétravaillable. Naturellement, on se dit qu’un jardinier en télétravail n’a aucun sens. Mais s’il passe une demi-journée par semaine à remplir des documents de suivis administratifs, il peut très bien le faire depuis chez lui = aspect bénéfique.

La réflexion est lancée sur cette alternative à prendre en considération et avec sérieux afin de s’adapter aux nouvelles données de notre monde car nous n’avons pas été les seuls à découvrir cette façon de faire… nos enfants aussi😉


Partager l’article sur Facebook :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *